admin – TFCKMAR – Comprendre la Défense, la Géopolitique et le Pouvoir en Action https://www.tfckmar.org Fri, 28 Nov 2025 08:50:05 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.tfckmar.org/wp-content/uploads/2025/11/cropped-logo-32x32.png admin – TFCKMAR – Comprendre la Défense, la Géopolitique et le Pouvoir en Action https://www.tfckmar.org 32 32 Défense européenne : l’OTAN peut-il vraiment compter sur l’Europe en cas de crise majeure ? https://www.tfckmar.org/defense-europeenne-lotan-peut-il-vraiment-compter-sur-leurope-en-cas-de-crise-majeure/ https://www.tfckmar.org/defense-europeenne-lotan-peut-il-vraiment-compter-sur-leurope-en-cas-de-crise-majeure/#respond Fri, 28 Nov 2025 08:02:44 +0000 https://www.tfckmar.org/defense-europeenne-lotan-peut-il-vraiment-compter-sur-leurope-en-cas-de-crise-majeure/ Franchement, c’est une question que je me pose souvent. Pas seulement quand je vois passer une carte de l’OTAN sur Twitter, mais quand je repense à ces moments où l’Europe a dû réagir vite… et où, soyons honnêtes, on a eu un petit temps de flottement. Alors, est-ce que l’Europe est vraiment prête à tenir la barre si une crise majeure éclate ? Ou est-ce que, sans Washington, tout s’écroulerait comme une tente Quechua mal pliée ?

Et puis je repense à une discussion à Nantes, il y a quelques mois, autour d’un café place Royale. Un ami me dit : “Si demain les Américains regardent ailleurs, est-ce que l’Europe tient encore debout ?” Cette phrase m’est restée. D’ailleurs, si vous êtes curieux de la vie locale, vous pouvez jeter un œil à https://www.vivre-a-nantes.fr, c’est un site sympa pour suivre l’actualité nantaise. Mais revenons à nos chars Leopard.

Une Europe mieux armée qu’il y a dix ans… mais encore incomplète

On va être juste : l’Europe a fait des progrès. Rien qu’en France, la Loi de programmation militaire a gonflé le budget défense à plus de 400 milliards d’euros sur la période 2024-2030. L’Allemagne, elle, a sorti son fameux “Zeitenwende” avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros. Sur le papier, ça claque.

Mais dès qu’on creuse, on voit les trous dans la raquette. Les stocks de munitions ? Encore trop faibles. Les lignes de production ? Lentes. Les armées européennes sont comme des voitures bien entretenues… mais avec un réservoir à moitié vide.

Le vrai problème : la dépendance structurelle à Washington

L’OTAN, c’est simple : 70 % de la puissance militaire vient des États-Unis. Pas seulement les troupes, mais aussi l’imagerie satellite, le ravitaillement en vol, la défense anti-missile, et tout l’écosystème ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance). Sans ça, la machine tourne au ralenti.

Personnellement, je trouve ça fou : on parle d’un continent de 450 millions d’habitants, et pourtant, en cas de crise majeure, c’est encore le Pentagone qui fait office de colonne vertébrale. Vous imaginez un match de foot où toute l’équipe dépend d’un seul joueur ? C’est à peu près ça.

L’Europe peut-elle répondre seule à une attaque ?

Soyons clairs : contre une agression limitée, oui, probablement. Les Européens ont les moyens de défendre un territoire, d’envoyer des forces, de tenir une ligne. Mais face à un choc massif, type attaque coordonnée à l’Est, c’est une autre histoire.

Je pense à ce que disent régulièrement les experts de l’OTAN : il manquerait environ 5 à 7 ans à l’Europe pour atteindre une autonomie crédible en matière de défense collective. Et encore, ça suppose une volonté politique commune. Ce qui, pour le moment, ressemble plus à un puzzle qu’à un bloc soudé.

Le facteur politique : la plus grande faiblesse européenne

Vous avez déjà essayé de faire choisir un restaurant à dix personnes ? Voilà l’Union européenne en version géopolitique. Entre les pays baltes obsédés (à juste titre) par la Russie, la France qui pousse pour une autonomie stratégique, l’Allemagne qui hésite, l’Italie qui regarde la Méditerranée… difficile d’avoir une réponse unique.

Et en défense, l’hésitation peut coûter très cher. Une crise majeure exige des décisions en heures, pas en mois. Aujourd’hui, l’Europe n’a pas encore cette réactivité-là.

Alors, l’OTAN peut-elle compter sur l’Europe ?

Oui… mais pas entièrement. Pas encore. L’Europe progresse, clairement. Elle investit. Elle se réveille. On l’a vu avec l’aide fournie à l’Ukraine : les Européens ont mis des milliards sur la table, livré des systèmes rares, accepté des sacrifices économiques.

Mais de là à porter seule une crise majeure sans l’ombre des États-Unis ? Je serais tenté de dire non. Ou plutôt : pas aujourd’hui.

Conclusion : une Europe en transition, pas encore en position

Pour que l’OTAN puisse réellement compter sur l’Europe, il faudra trois choses : des capacités industrielles relancées, une volonté politique alignée, et une vision stratégique commune. Et ça, c’est un chantier colossal – mais pas impossible.

Peut-être que dans dix ans on regardera cette période comme le moment où l’Europe a enfin décidé de devenir adulte sur le plan militaire. Perso, je l’espère. Parce que plus l’Europe sera robuste, plus l’OTAN sera solide… et moins on dépendra du bon vouloir d’une élection américaine.

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Guerre urbaine : quelles sont les stratégies modernes pour protéger les populations civiles ? https://www.tfckmar.org/guerre-urbaine-quelles-sont-les-strategies-modernes-pour-proteger-les-populations-civiles/ https://www.tfckmar.org/guerre-urbaine-quelles-sont-les-strategies-modernes-pour-proteger-les-populations-civiles/#respond Fri, 28 Nov 2025 07:57:41 +0000 https://www.tfckmar.org/guerre-urbaine-quelles-sont-les-strategies-modernes-pour-proteger-les-populations-civiles/ La guerre en ville, c’est un cauchemar pour tout le monde. Pour les soldats, pour les habitants, pour ceux qui doivent décider à distance. Et franchement, plus j’observe ce sujet, plus je me dis que la vraie question n’est pas “comment gagner”, mais “comment éviter que les civils se retrouvent broyés au milieu du chaos ?”.
Aujourd’hui, on va parler des stratégies concrètes – les vraies, celles qu’on voit sur les terrains modernes, pas les concepts théoriques ennuyeux.

Et pendant que j’y suis, si vous aimez analyser comment certaines villes s’organisent, se protègent, évoluent, jetez un œil à https://www.vivre-a-nice.com : ça m’a rappelé à quel point les espaces urbains sont vivants, fragiles, et en même temps pleins de ressources humaines.
Bref, revenons au dur du sujet.

Comprendre le terrain urbain : un labyrinthe imprévisible

Une ville, ce n’est pas juste des rues et des immeubles. C’est un vrai dédale où chaque coin peut devenir une zone de combat. Dans certains quartiers très denses – Marseille, Naples, Kiev, Alep, peu importe – la configuration change tout. Les armées modernes le savent : protéger les civils commence par comprendre leurs lieux de vie.
Et c’est parfois surprenant. Par exemple, les cartes 3D haute résolution, utilisées par plusieurs forces occidentales, servent autant à planifier des évacuations de familles qu’à déplacer des unités. On sous-estime souvent ça.

Évacuer vite… mais pas n’importe comment

C’est un point crucial&nbsp ;: les civils ne doivent jamais rester coincés dans une zone qui risque d’exploser, littéralement ou politiquement.
Mais évacuer, ce n’est pas juste dire “partez”. Il faut ouvrir des corridors sécurisés, les maintenir (ce qui est beaucoup plus dur que ça en a l’air), et orienter les habitants avec des informations claires.
Dans certains conflits récents, des haut-parleurs mobiles, des SMS géolocalisés, et même des petites équipes à vélo (oui, oui) ont été utilisés pour prévenir les gens. Peut-être que ça paraît artisanal, mais quand tout s’effondre autour, ça change la donne.

Des zones protégées au cœur de la ville

On parle souvent de “no-strike zones”, ces endroits que les armées s’engagent à ne pas viser&nbsp ;: écoles, hôpitaux, lieux de distribution d’eau. En théorie, c’est carré. En pratique, c’est… plus compliqué.
Ce qui fonctionne le mieux aujourd’hui, ce sont les zones tampon créées rapidement : des périmètres contrôlés, installés dans des infrastructures solides (parkings souterrains, stations de métro, bâtiments municipaux).
L’idée ? Offrir un refuge temporaire le temps que les combats se déplacent ou s’atténuent.
Perso, je trouve que c’est l’une des stratégies les plus humaines, même si elle demande une logistique énorme.

La technologie comme bouclier (quand elle marche vraiment)

On ne va pas se mentir, la tech est souvent vendue comme miraculeuse. Mais certaines avancées ont réellement changé la protection des civils.
Des drones légers, utilisés uniquement pour repérer les mouvements de foules piégées entre deux lignes de front.
Des applications locales pour signaler en temps réel les zones dangereuses (certaines ont même été codées par des étudiants en urgence).
Ou encore, les systèmes de surveillance acoustique qui détectent l’origine d’un tir pour adapter instantanément les itinéraires d’évacuation.
Ça paraît futuriste, mais c’est déjà là.

Limiter la destruction… même en plein combat

C’est probablement la partie la plus difficile. Une armée peut protéger les civils, mais elle doit aussi se battre.
Les doctrines les plus récentes insistent sur ce qu’on appelle l’engagement “chirurgical”. En clair&nbsp ;: frapper ce qui doit être frappé, et seulement ça.
On parle de munitions à faible charge, de tirs à angle réduit, de frappes basées sur plusieurs validations humaines (et pas juste un algorithme).
Ce qui m’a surpris, c’est que certaines unités utilisent maintenant des médiateurs civils embarqués. Oui, des spécialistes du dialogue, intégrés aux équipes, pour comprendre les besoins immédiats des habitants.
C’est une évolution majeure qu’on ne voyait pas il y a 15 ans.

La coopération avec les populations : le facteur oublié

On peut déployer toutes les stratégies du monde, si les habitants ne sont pas impliqués, ça ne tient pas. Dans plusieurs opérations récentes, la communication locale a fait la différence&nbsp ;:
des réunions rapides dans des centres communautaires, des cartes distribuées par des bénévoles, ou même des groupes WhatsApp improvisés pour relayer les alertes.
Est-ce que ça paraît “petit” face à des bombes et des drones&nbsp ;? Peut-être.
Mais c’est souvent ce qui sauve le plus de vies, parce que les habitants connaissent leur quartier mieux que n’importe quel soldat ou général.

Conclusion : protéger les civils, c’est une stratégie à part entière

On pourrait résumer la guerre urbaine moderne en trois mots : densité, imprévisibilité, humanité.
Protéger les civils n’est plus une simple “considération”. C’est devenu une stratégie en soi, aussi exigeante qu’un plan offensif.
Et à mes yeux, c’est une bonne nouvelle : plus les armées prennent ce paramètre au sérieux, plus les villes gardent une chance de rester… des lieux de vie.
La vraie question maintenant, c’est : jusqu’où les États sont-ils prêts à investir pour anticiper ces situations avant qu’elles ne dégénèrent ?
Si vous avez un avis, je suis vraiment curieux de le lire.

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Pourquoi la France renforce-t-elle sa posture militaire en Méditerranée ? Analyse d’un espace stratégique sous tension https://www.tfckmar.org/pourquoi-la-france-renforce-t-elle-sa-posture-militaire-en-mediterranee-analyse-dun-espace-strategique-sous-tension/ https://www.tfckmar.org/pourquoi-la-france-renforce-t-elle-sa-posture-militaire-en-mediterranee-analyse-dun-espace-strategique-sous-tension/#respond Fri, 28 Nov 2025 07:45:38 +0000 https://www.tfckmar.org/pourquoi-la-france-renforce-t-elle-sa-posture-militaire-en-mediterranee-analyse-dun-espace-strategique-sous-tension/ Franchement, si vous avez jeté un œil aux infos ces dernières années, vous l’avez sûrement senti : la Méditerranée chauffe. Pas seulement l’eau, non… la zone entière devient un vrai carrefour de tensions, un endroit où chaque mouvement militaire est scruté comme une pièce d’échiquier. Et la France, qui n’est pas du genre à regarder ça de loin, a clairement décidé de muscler sa présence. Mais pourquoi maintenant ? Et surtout, jusqu’où ?

Avant d’aller plus loin : si vous vivez dans le Sud, vous voyez peut-être ces mouvements d’un œil particulier. J’ai discuté avec quelqu’un installé du côté de Montpellier qui me disait que ça lui paraissait “étrange de sentir l’Europe bouger comme ça sous ses fenêtres”. Bref, si la région vous attire pour d’autres raisons que la géopolitique (et je comprends, le soleil…), jetez un œil à https://www.vivre-a-montpellier.fr. C’est hors sujet, mais ça peut servir.

Un espace où tout le monde veut jouer sa partition

Quand on parle de “Méditerranée”, on pense souvent à des images de vacances : Sète, Naples, Alexandrie, les bateaux, les soirées en terrasse. Pourtant, côté stratégique, c’est tout l’inverse. C’est dense, irrégulier, parfois imprévisible.

Entre la Méditerranée orientale agitée par les découvertes de gaz, les manœuvres turques, les tensions israélo-libanaises, la Libye qui reste explosive et l’axe Afrique du Nord – Sahel en pleine recomposition, franchement, c’est un miracle que ça ne déborde pas plus souvent.

Et la France dans tout ça ? Elle est littéralement au premier rang. Marseille, Toulon, la base navale la plus importante d’Europe… tout est là. Impossible pour elle de faire comme si ce qui se passe à 200 km au sud n’existait pas.

La mer, un “corridor” vital (et fragile)

Je trouve qu’on oublie souvent ce détail : la Méditerranée, c’est la porte d’entrée de 20 % du commerce maritime mondial. 20 %, c’est énorme. Quand vous voyez passer un porte-conteneurs géant à l’horizon, vous réalisez à quel point notre quotidien dépend de cette route.

Alors forcément, quand les tensions augmentent, quand certains États testent les limites, quand les flux migratoires deviennent un outil politique… la France se dit : “OK, on doit tenir notre rôle, sinon on subit”.

Et ce n’est pas juste un sentiment : la marine française envoie plus souvent des frégates dans la zone, renforce la surveillance aérienne, et multiplie les exercices conjoints. Pas de grand discours tonitruant, mais beaucoup d’actes concrets.

La Turquie, un voisin… disons, imprévisible

Soyons honnêtes : une bonne partie du renforcement français vient aussi d’Ankara. La Turquie avance ses pions rapidement, parfois brutalement. Elle veut son influence, ses zones d’exploitation gazière, ses alliances locales.

J’ai encore en tête la séquence de 2020, quand une frégate française a été “illumée” par un radar turc. À l’époque, ça m’avait vraiment surpris – on parlait de deux membres de l’OTAN ! Depuis, Paris reste très attentive.

Et vous, ça vous choque que deux pays alliés puissent en arriver là ? Parce que moi, oui, un peu.

La Libye, un conflit qui déborde malgré lui

La Libye, c’est le voisin dont personne ne sait comment gérer le chaos. Et ce chaos, il déborde. Trafic d’armes, réseaux criminels, migrations incontrôlées, ingérences étrangères…

La France n’est pas toute blanche dans l’histoire, mais elle sait une chose : si la situation se dégrade encore, toute la façade sud de l’Europe sera touchée. Du coup, elle garde un œil constant sur les mouvements autour de Tripoli, Benghazi et la zone maritime en face.

L’Algérie, le Maroc, l’Égypte : des partenaires… mais chacun sa logique

Je trouve que l’un des aspects les moins discutés, c’est la méfiance grandissante entre certains pays d’Afrique du Nord. Algérie – Maroc, par exemple, c’est glacial. L’Égypte, de son côté, cherche à jouer les puissances régionales.

Pour Paris, ça signifie : ne froisser personne, mais rester prête si un conflit local s’envenime. Un exercice d’équilibriste.

La Méditerranée, c’est aussi la porte du Sahel

On peut parler de la Méditerranée pendant des heures, mais la vérité, c’est qu’elle est directement connectée au Sahel. Et là, c’est un autre chantier. Retrait de la France, arrivée d’acteurs extérieurs (vous voyez de qui je parle), instabilité chronique…

Tout cela remonte vers le nord. Et c’est exactement pour ça que la France ne peut pas “lâcher” la mer au-dessus. C’est une ligne de défense, un amortisseur stratégique.

Concrètement, qu’a renforcé la France ?

Pas de grand effet d’annonce, mais tout un ensemble de décisions :

  • plus de patrouilles navales autour de Chypre et en Méditerranée orientale,
  • davantage d’exercices avec la Grèce et l’Italie,
  • une surveillance aérienne plus régulière, notamment depuis Solenzara en Corse,
  • un rôle plus visible dans les missions européennes comme Irini,
  • et un soutien accru aux partenaires qui demandent une présence “rassurante”.

Rien de spectaculaire, mais un message clair : Paris n’a pas l’intention de laisser la région s’embraser sans réagir.

Alors, une escalade ? Ou une prévention nécessaire ?

Perso, je penche pour la prévention. On peut critiquer des choix, des hésitations, certaines incohérences même, mais une chose est vraie :
la Méditerranée n’a jamais été aussi stratégique qu’aujourd’hui.

Et si la France renforce sa posture, c’est surtout parce qu’elle voit ce que beaucoup préfèrent ignorer : les crises ne restent jamais à leur place. Elles glissent, elles remontent, elles changent d’échelle.

Conclusion : une vigilance qui dit beaucoup de notre époque

Si je devais résumer en une phrase : la Méditerranée est le thermomètre géopolitique de la France. Quand l’aiguille monte, Paris se prépare.

Aucune volonté d’escalade, pas de posture flamboyante, mais une conviction : mieux vaut être prêt avant que la vague n’arrive.

Et vous, honnêtement : vous pensez que cette vigilance est excessivement prudente, ou simplement nécessaire ?

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Guerre en Ukraine : la Russie peut-elle vraiment tenir dans la durée ? https://www.tfckmar.org/guerre-en-ukraine-la-russie-peut-elle-vraiment-tenir-dans-la-duree/ https://www.tfckmar.org/guerre-en-ukraine-la-russie-peut-elle-vraiment-tenir-dans-la-duree/#respond Wed, 05 Nov 2025 18:22:19 +0000 https://www.tfckmar.org/?p=8 La question revient sans cesse, sur les plateaux télé comme dans les conversations : la Russie peut-elle vraiment tenir le coup dans cette guerre qui s’éternise ? Deux ans après le début de l’invasion, le front bouge peu, les pertes sont énormes, et pourtant, Moscou continue de produire, de recruter, d’avancer parfois. Alors, mythe ou réalité d’une endurance russe sans limite ?

Une économie sous pression… mais qui encaisse

Franchement, beaucoup d’observateurs avaient parié sur un effondrement rapide. Les sanctions occidentales ? Historiques. Plus de 13 000 mesures économiques en moins d’un an, un isolement financier inédit depuis la Guerre froide. Et pourtant, la Russie n’a pas coulé. Elle s’est adaptée, à sa manière. Les circuits de contournement se sont multipliés, la Chine, l’Inde et la Turquie ont gardé des échanges ouverts. En 2024, le FMI a même estimé que le PIB russe progressait légèrement, autour de 2 à 3 %. Oui, ça surprend.

Mais attention, tout n’est pas rose. Les prix explosent, la main-d’œuvre manque (des centaines de milliers d’hommes sont au front ou partis à l’étranger), et l’État pompe de plus en plus de ressources dans le budget militaire. Selon certaines estimations, près de 40 % du budget fédéral serait aujourd’hui consacré à la défense. C’est colossal. Tenable à court terme, sûrement. Sur dix ans ? Pas sûr du tout.

Un effort militaire gigantesque, mais pas infini

Sur le plan militaire, la Russie montre une capacité d’adaptation impressionnante. Ses usines tournent jour et nuit pour produire des obus, des drones, des blindés. Les effectifs ont été élargis, avec de nouveaux contrats et une propagande intérieure bien rodée. La machine de guerre continue, mais à quel prix ?

Les pertes humaines sont vertigineuses. Certaines estimations occidentales évoquent plus de 300 000 soldats russes tués ou blessés depuis 2022. Et même si Moscou ne communique plus officiellement sur ses pertes, les cimetières militaires s’étendent, visibles jusque dans les petites villes de province. À long terme, cette hémorragie humaine fragilise tout le pays.

Et puis il y a la technologie. Les sanctions ont coupé la Russie de nombreux composants électroniques clés. Résultat : des chars modernisés avec du matériel récupéré, des missiles bricolés, et une dépendance croissante vis-à-vis de l’Iran ou de la Corée du Nord. Ce n’est pas anodin.

Le facteur politique : stabilité ou illusion ?

Sur le plan intérieur, Poutine tient bon. L’appareil politique est verrouillé, les opposants neutralisés, la presse indépendante muselée. L’État a resserré les rangs, et beaucoup de Russes, même fatigués de la guerre, continuent de la tolérer. Pourquoi ? Parce que la peur du chaos est encore plus forte que la lassitude. En Russie, la stabilité — même autoritaire — vaut mieux que le désordre.

Mais derrière cette façade, les fissures existent. Les élites économiques commencent à grincer. Certaines régions, comme le Daghestan ou la Bouriatie, subissent de plein fouet les pertes militaires et la pauvreté. Et si un jour le consensus se brise, ce ne sera pas forcément spectaculaire — ça pourrait venir lentement, de l’intérieur, par usure.

Et du côté ukrainien ?

Parce qu’évidemment, la capacité de la Russie à “tenir” dépend aussi de celle de l’Ukraine à résister. Kiev, soutenue par l’Occident, fait face à une autre forme de fatigue : les aides financières et militaires ne sont plus aussi automatiques qu’avant. Les débats à Washington, Berlin ou Paris montrent que l’élan initial s’essouffle. Et Moscou le sait très bien. Sa stratégie, aujourd’hui, c’est justement d’épuiser l’ennemi — militairement, économiquement et psychologiquement.

Cette guerre de l’usure, la Russie la joue sur le temps long. Elle parie sur l’essoufflement occidental, sur les divisions européennes, sur l’oubli médiatique. Et ça, c’est peut-être sa plus grande force : sa capacité à attendre, à encaisser, à s’enliser sans craquer. Une vieille tradition russe, en somme.

Alors, peut-elle tenir ?

À court terme, oui. Moscou garde des ressources, un appareil d’État solide, et un contrôle social suffisant pour continuer le combat. Mais sur la durée, tout dépendra de deux choses : la capacité de son économie à survivre sous pression, et la patience de sa population. Parce qu’à force de tirer sur la corde, même le système russe finit par se fissurer.

Peut-être que la Russie ne s’effondrera pas. Mais elle risque de s’enliser dans un état d’usure permanente — ni victoire, ni défaite, juste une lente érosion. Et ça, franchement, c’est peut-être le pire scénario de tous.

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